La réunion s’est déroulée à la salle des fêtes de
Saint-Julien-de-Peyrolas de 18 heures à 20 heures, pilotée par Gérald Missour,
vice-président délégué au projet de territoire et à la participation citoyenne.
https://www.objectifgard.com/2020/07/21/gard-rhodanien-un-nouveau-projet-de-territoire-pour-lagglomeration/
La réunion porte sur l’élaboration du projet de
territoire qui sera voté au printemps prochain. Après ce vote les participants
pourraient être invités à une intervention dans le cadre d’un Conseil de
développement, divisé en 5 secteurs territoriaux, composé de citoyens pouvant
apporter des corrections au projet une fois celui-ci voté, et ce jusqu’en 2026.
Le projet ne sera donc pas bloqué au printemps, mais pourra évoluer.
Un forum avait été prévu en janvier avec tous les participants,
mais les mesures sanitaires le rendent peu probable.
Un questionnaire est également disponible pour tous jusqu’au
31 octobre 2020.
https://www.gardrhodanien.fr/enquete-gard-rhodanien/
L’ensemble des participants, environ une quinzaine de personnes,
est invité à se présenter. Tous viennent des villages de Saint-Julien-de-Peyrolas,
Saint-Christol-de-Rodières, Issirac, Aiguèze ou Salazac (nous étions trois de
Salazac, Alexandre Tieri, Pierre Jean Zabe et moi-même).
Gérald Missour a ensuite procédé en posant des
questions à l’ensemble des personnes.
1)
Qu’est-ce que l’Agglo vous a apporté ?
Les réponses ont été dans l’ensemble plutôt négatives, du type « rien »
ou des complications. J’ai pour ma part
expliqué que l’Agglo apporte un regard
extérieur qui permet d’ouvrir les villages à d’autres points de vue et
interlocuteurs, ayant été très bien reçue par téléphone en juillet dernier par
la personne de l’Agglo de l’eau qui avait pris le temps de m’expliquer et
m’informer sur les différentes sources du village.
2)
Où faites-vous vos courses ?
La plupart des gens se tournent du côté de Pont-Saint-Esprit,
Bollène mais beaucoup insistent sur la nécessité de privilégier les circuits courts, surtout depuis le
Covid. Peu de gens se tournent sur Avignon, sinon pour la culture.
Cette question ouvre le débat sur les limites
géographiques de l’Agglo.
3)
Quels sont les atouts ou les faiblesses de l’Agglo ?
Les personnes présentes ont surtout insisté sur les
faiblesses. On déplore que :
- les responsabilités ne seraient plus prises d’un
point de vue local. Monsieur Zabe déplore en particulier à propos des mairies :
« on n‘a pas assez de pouvoir »…
- Les dépôts de permis de construire deviennent plus compliqués (délai d’instruction,
compétence des personnes)
- les services de défrichement demandent de défricher
un pré, ce qui est un non-sens, mais il a été répondu que ce n’est pas l’Agglo
mais la DDTM qui s’occupe de cela.
- tout est trop centralisé, mais Gérald Missour explique
qu’avant « le maire faisait construire le terrain du cousin ».
- l’Agglo n’a pas d’actions et de projets concrets, pas
assez d’interactions avec les villages.
- l’Agglo est trop grande (alors que c’est la plus
petite de France, nous rappelle-t-on) et les communes les plus importantes sont
plus entendues, ont plus de poids (comme Bagnols-sur-Cèze, Pont-Saint-Esprit, Tavel).
- on ne nous explique pas suffisamment à quoi sert
l’Agglo, quelles sont ses compétences.
- les problèmes d’Orange et internet sont soulevés,
mais cela ne relève pas de la compétence de l’Agglo. L’Agglo peut seulement
faire pression, au même titre que les mairies.
- les petites communes souffrent des rivalités des
grandes communes
- quand le centre de décision était dans les communes,
certes il y avait du copinage, mais on apprenait, on avançait… A quoi j’ai
opposé que justement parfois on n’avançait pas dans une mairie bloquée sans
autres interlocuteurs.
Il
est conclu que l’Agglo souffre d’un déficit d’image et de communication.
- Région boisée, à conserver (malgré les soucis pour
la Valbonne, l’ONF ayant fait appel du jugement rendu au printemps dernier)
- atout touristique du territoire géographique, au
niveau des paysages, gorges de l’Ardèche tout près.
4)
Quelles sont vos craintes concernant l’Agglo d’ici 10 ans ?
- que l’Agglo devienne encore plus grande
- que dans dix ans on n’ait plus de maire. Beaucoup
de communes n’ont qu’une liste, et bientôt
elles n’auront plus de listes, car trop de contraintes.
5)
Quelles sont vos propositions ? Vos attentes ?
- une cantine scolaire avec des produits locaux, intergénérationnelle. De même
que pour les repas dans les hôpitaux.
- Problème du vieillissement
de la population, que va-t-on proposer à ces personnes âgées ?
- Internet
plus rapide (mais on déplore le fait que la poste soit tout le temps fermée, ce
qui découle justement d’internet)
- redonner la
terre aux agriculteurs (projet sur Goudargues). Un agriculteur explique que
Saint Christol-de-Rodières comptait avant 17 agriculteurs, et n’en compte plus
que trois (ce qui relève de la relocalisation, demandée plus haut pour la cantine).
Gérald Missour demande notre avis sur les raisons d’absence d‘agriculteurs. J’évoque
alors la préférence des maires et conseillers municipaux à vendre leurs terres
agricoles en terres constructibles depuis des décennies.
-
transport à améliorer : soit un système de navettes (mais
cela aurait été essayé et n’a pas fonctionné), soit le transport solidaire (sur
critères sociaux), soit du covoiturage
fonctionnant avec une application locale (sur le modèle de différentes applications
locales mises en place dans d’autres campagnes françaises).
- création de composts
communaux (pour éviter le transport onéreux et polluant de déchets
organiques et alléger les poubelles des communautés, ce qui déjà a été fait
dans de grandes villes françaises).
- défendre la biodiversité,
création de nids d’oiseaux pour faire revenir des espèces, système de points
pour les villages mettant en place des mesures écoresponsables à quoi Gérald Missour rétorque que cela ne
devrait pas nécessiter de systèmes de points, tellement c’est important pour la
protection de la planète). Aider les communes à créer des labels dans ce sens.
- améliorer le traitement
des déchets (intervention d’Alexandre Tieri de Salazac). Il est expliqué
que ce traitement n’est pas fait correctement pour les grandes surfaces,
commerces, restaurants, que tout part dans le même camion pour être incinéré,
de surcroît pas sur le territoire (les déchets partent jusqu’à Montpellier alors
qu’un incinérateur existe à Nîmes, donc plus près). Ces déchets sont incinérés
sans aucune revalorisation préalable. Les opérateurs privés ne feraient pas
leur travail correctement.
Informations
générales sur l’Agglo
Au fur et à mesure de la réunion, Gérald Missour a
apporté différentes informations concernant l’Agglo.
Il y a 75 conseillers communautaires, et toutes les communes
ont un représentant, sauf celles au-dessus de 1500 habitants ou 2000 qui en ont
2, puis les communes les plus importantes ont un nombre de représentants en
fonction de leur poids démographique.
Laudun a 6 sièges, Bagnols 19 et Pont-Saint-Esprit 11,
donc 36 sièges, la majorité étant à 38.
Gérald Missour revient sur la création de
l’Agglo : au début, les communes ayant un esprit de « clocher »
refusaient de se regrouper, donc on leur a proposé une communauté de communes,
à plus petite échelle, puis en 2011-2012 on leur a expliqué que les communautés
de communes c’était fini, et qu’on mettait tout le monde en territoire.
Il mentionne aussi le fait que les petites communes
ont droit à un fond de concours mais
souvent ne le demandent pas, pour un projet précis (par exemple 10 euros par
habitants).
Il estime également que l’Etat est allé trop vite, en
particulier pour la loi Notre, mais il insiste sur le fait que les communes qui étaient en régie resteront
en régie pour l’eau. Seules celles qui avaient déjà un opérateur privé le
conservent (ce qui contredit ce que l’ancienne mairie de Salazac disait ces
dernières années, parlant d’opérateurs privés pour tout le monde).
Il est également question d’un camion appelé « l’Agglo
mobile », passant dans les villages, qui dans l’ensemble est apprécié par
ceux qui le connaissent.
L’Agglo est financée par la taxe professionnelle. En
2012 lors de la création de l’Agglo il a été décidé que l’Agglo rendrait la
taxe professionnelle aux communes (attribution de compensation). Donc certains
villages à qui l’Agglo rend beaucoup ont un très gros budget d’investissement
(par exemple à Marcoule où les acteurs économiques sont importants).
J’ai posé deux questions précises vers la fin de la
réunion :
sur
l’environnement
Gérald Missour explique que l’Agglo n’a pas une compétence
spécifique environnement. Elle a des partenariats signés avec des sociétés comme
Clean Tech Vallée (mais cela ne concerne que le plan économique), organise des
ateliers dans les écoles, et intervient sur la qualité de l’air dans les bâtiments
publics et les écoles. L’Agglo mène une politique environnementale en signant
par exemple le CTE, contrat transition énergétique avec l’Etat.
sur
la protection du petit patrimoine des villages
Pour ce qui concerne la protection du petit patrimoine
dans les villages l’Agglo n’a pas de compétence spécifique, mais il est possible
de se tourner vers Maria Seube, maire de Gaujac. Les communes peuvent également
consulter un architecte conseil auprès du CAUE (Conseil d’architecture, d’Urbanisme
et d’environnement). La commune peut également instaurer une TLE provisoire (taxe
locale d’équipement).
L’agglo dans ce domaine a seulement un rôle
facilitateur, et explique où se tourner. Il importe de solliciter dans ce genre
de démarches le Département, la Région, l’Etat, l’Agglo, l’Europe (des subventions
existent à tous ces niveaux et peuvent se cumuler).
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